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Livre : Le Silence de l’agneau – La morale catholique favorise-t-elle la violence sexuelle ?

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Livre : Le Silence de l’agneau – La morale catholique favorise-t-elle la violence sexuelle ?

Trois ans après la remise du rapport de la Ciase, le 5 octobre 2021, l’impact de la morale sexuelle sur la crise des abus dans l’Église n’est discuté que dans les facultés de théologie. À partir de ces travaux et de l’expérience des victimes, ce livre nécessaire présente au plus grand nombre les aveuglements d’une morale qui, tout en étant obsédée par la sexualité, est incapable d’en penser la violence.

L’auteur, guide-conférencier spécialisé en histoire religieuse, a co-fondé le collectif Agir pour notre Eglise, dédié à la transmission au plus grand nombre des travaux de la CIASE ; dans le même esprit, il a participé au groupe de suivi CEF/CORREF consacré à l’analyse des causes des violences sexuelles dans l’Eglise. Dans ce livre, il sait s’appuyer sur l’expérience acquise par les personnes victimes dont il cite de nombreux et profonds témoignages. Sa lecture peut sembler assez critique de certaines pratiques ou discours ecclésiaux, mais elle nous montre le chemin d’un salutaire retour aux sources de la Bible et de la Tradition des Pères.


Dans les années 2000 (10), l’Eglise a beaucoup investi sa parole dans le domaine de la sexualité (cf. la théologie du corps de Jean-Paul II , puis la Manif. pour tous etc.). Dans ce contexte, comment est-elle restée aveugle sur les crimes sexuels commis par les siens ? D’une part, trop souvent, l’Eglise eut une lecture individualiste de ces crimes, les ramenant à des cas particuliers de déviance. La CIASE, elle, eut le mérite de mettre en avant le caractère systémique des abus, car l’auteur et la victime ne sont jamais seuls face à face : il y a toujours, en arrière-plan, une communauté, ici ecclésiale, dans un phénomène de triangulation (15). L’auteur repère que dans l’Israël antique, le violeur surgit du cercle le plus familier de la victime dans lequel il exerce une position privilégiée de pouvoir (64). D’autre part, notamment par des prêtres très médiatisés, on reçut une présentation manichéenne, réductrice et sans ancrage ni dans l’Ecriture ni dans la Tradition , opposant les garçons faibles aux filles séductrices (35) qu’à l’occasion on qualifiera même de consentantes à ce qui leur est arrivé (159), ce qui déplacera implicitement les responsabilités de l’agresseur vers l’agressée. Dans ces conditions, on ne condamnera que du bout des lèvres les violences sexuelles, tout en partageant les préjugés qui les excuseraient (44).

Lire l’intégralité de la recension :

19€, 176 p., Éditions du Seuil 2024 / Sciences humaines/ Religions / Spiritualités

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