Le pape François est mort ce lundi de Pâques, 21 avril 2025

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Le pape François est mort ce lundi de Pâques, 21 avril 2025

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Le pape François est mort ce lundi de Pâques, 21 avril 2025

Au lendemain du dimanche de Pâques, dans l’espérance du Christ ressuscité, après avoir salué les pèlerins rassemblés place saint Pierre, pape jusqu’au bout, le souverain pontife nous a quittés en ce lundi matin de Pâques.

«La foi que nous professons en la résurrection nous porte à être des hommes d’espérance, et non de désespoir, des hommes de la vie et non de la mort» Pape François, 3 novembre 2017.

Message de la CORREF

Religieux jésuite, devenu successeur des apôtres, François n’a eu de cesse de rappeler à la vie religieuse la promesse de l’Evangile auprès des petits, la poussant aux périphéries aux côtés du Peuple de Dieu, à l’image des femmes de Pâque. S’adressant lors d’un voyage apostolique à Milan en mars 2017, le pape François répondait à Mère Paola Paganoni, ursuline :

« Nos pères et nos mères fondateurs n’ont jamais pensé à être une multitude ou une grande majorité. Nos fondateurs se sentaient animés par l’Esprit Saint à un moment concret de l’histoire, pour être une présence joyeuse de l’Evangile pour leurs frères ; à renouveler et édifier l’Eglise comme levain dans la masse, comme sel et lumière du monde. Je pense, j’ai clairement à l’esprit la phrase d’un fondateur, mais beaucoup ont dit la même chose : « Ayez peur de la multitude ». Qu’il n’en vienne pas tant, par peur de ne pas bien les former, par peur de ne pas donner le charisme… Quelqu’un l’appelait la «turba multa». Non. Eux ils pensaient simplement à apporter l’Evangile, le charisme.

Je crois que l’un des motifs qui nous freinent et qui nous ôtent la joie se trouve dans cet aspect. Nos congrégations ne sont pas nées pour être la masse, mais un peu de sel et un peu de levain, afin d’apporter leur contribution pour que la masse grandisse ; pour que le peuple de Dieu ait ce “condiment” qui manquait. Pendant de nombreuses années, nous avons cru et nous avons grandi avec l’idée que les familles religieuses devaient occuper des espaces plutôt que de lancer des processus, et cela est une tentation. Nous devons lancer des processus, non occuper des places. (…)

Je n’oserais pas vous dire vers quelles périphéries existentielles doit se diriger la mission, parce que normalement l’Esprit a inspiré les charismes pour les périphéries, pour aller dans les lieux, dans les endroits habituellement abandonnés. Je ne crois pas que le pape puisse vous dire : occupez-vous de celle-ci ou de celle-là. Ce que le pape peut vous dire est cela : vous êtes peu nombreuses, peu nombreux, vous êtes ce que vous êtes, allez dans les périphéries, allez aux confins rencontrer le Seigneur, renouveler la mission des origines, dans la Galilée de la première rencontre, revenir dans la Galilée de la première rencontre !

Et cela nous fera du bien à tous, cela nous fera grandir, cela nous rendra une multitude. Il me vient maintenant à l’esprit la confusion qu’aura vécu notre Père Abraham. On lui a fait regarder le ciel : “Compte les étoiles! ” – Mais il ne pouvait pas – “Ainsi sera ta descendance”. Et puis : “Ton fils unique” – l’unique, l’autre était déjà parti, mais celui-ci avait la promesse – “Fais-le monter sur la montagne et offre-le moi en sacrifice” . De cette multitude d’étoiles, à sacrifier son propre fils : la logique de Dieu ne se comprend pas. On obéit seulement. Voilà la route que vous devez prendre. Choisissez les périphéries, réveillez les processus, allumez l’espérance éteinte et affaiblie d’une société qui est devenue insensible à la douleur des autres. Dans notre fragilité en tant que congrégations, nous pouvons nous rendre plus attentifs aux nombreuses fragilités qui nous entourent et les transformer en espaces de bénédiction. »

Merci à vous, pape François, fidèle à l’Evangile ! Votre courage et détermination nous sont comme un testament. Avec le Ressuscité et ceux qui nous précèdent, nous sollicitons votre prière !

La CORREF, en ce lundi de Pâques, 21 avril 2025.

L’amour est au fond l’unique lumière qui illumine sans cesse à nouveau un monde dans l’obscurité.
pape François, 2016

Décès du pape François : déclaration de Mgr Eric de Moulins Beaufort, président de la CEF

En ce lundi de Pâques, en tenue de service, sans doute comme il le désirait, le pape François est mort.

Depuis sa première apparition au balcon de Saint-Pierre, il demandait, à la fin de toute rencontre, que l’on prie pour lui : « Et surtout, priez pour moi ». En ce jour, de tout cœur, nous le lui disons : « Très Saint-Père, nous prions pour vous, nous catholiques, mais aussi beaucoup d’hommes et de femmes à travers le monde qui ont entendu dans votre voix une voix de la conscience de l’humanité ».

source CEF

Inlassablement, le pape François a agi pour que l’Église soit plus synodale, débarrassée de tout cléricalisme, en mouvement vers les périphéries, les périphéries de l’Église et celles de nos sociétés, porteuse de la joie de l’Évangile du Christ Jésus. Il a donné aux catholiques le goût d’être des disciples-missionnaires. Avec opiniâtreté, il a appelé l’humanité à croire en la fraternité, notamment en s’appuyant sur le dialogue entre les religions, et à prendre en compte en priorité les besoins et les attentes des personnes pauvres ou en précarité. Face à la crise écologique, il a renouvelé la réflexion en invitant à soigner « la maison commune », à louer le Créateur, à unir attention à l’environnement et attention aux personnes victimes des injustices sociales. Il a été le pape de l’année sainte de la miséricorde et du jubilé de l’espérance.

Nous, Français, rendons grâce tout spécialement pour la venue du pape François à Strasbourg (novembre 2014) mais surtout à Marseille en septembre 2023 et à Ajaccio en décembre dernier. Nous gardons en mémoire son appel plein de gravité et d’émotion à ce que notre pays et les autres pays européens ne perdent pas leur âme en se fermant aux migrants qui viennent chercher la possibilité d’une vie meilleure pour eux et les leurs. Nous ressentons encore la vibrante ovation qu’il a reçue au Stade Vélodrome : « Bonjour, Marseille ; bonjour, la France » et la fierté joyeuse qui parcourait les rues d’Ajaccio et les chants fervents de l’assemblée du Casone. Nous méditons encore sur le tressaillement de Marie qu’il a évoqué dans son homélie de Marseille.

Les fruits de ce pontificat seront à découvrir dans les années qui viennent. Il a marqué assurément la pratique pastorale de l’Église par son style simple, encourageant, sa référence constante à la miséricorde de Dieu, sa volonté que les sacrements soient accessibles à tous ceux qui les demandent, et son rappel persévérant de la croix du Christ Jésus sans laquelle l’Église ne serait qu’une ONG de plus. Elle est le signe effectif de l’amour de Celui qui « désire d’un grand désir » le salut de tous.

Des messes et des veillées seront organisées par toute la France pour prier pour le pape François. La Conférence des évêques remercie tous ceux et celles qui s’y joindront ou s’y associeront. Elle remercie tous ceux et celles de toute religion ou sans religion qui expriment en ces jours leur gratitude. Le pape François a voulu être un « compagnon de Jésus ». Que le Seigneur l’accueille dans sa compagnie éternelle, près du Père. Merci, pape François. Plus que jamais, priez pour nous.

Mgr Eric de Moulins Beaufort

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